La culture qui caractérise la Commune de Babadjou et ses habitants est la culture du peuple BAFOUNG autochtone du groupement Babadjou devenu la Commune du même nom.
Comme dans la plupart des traditions de l’Ouest Cameroun, les funérailles et les cultes de crânes constituent des valeurs pour la Commune. Des associations et groupes de danses secrètes assurent la cohésion et l’unité des villages/quartiers, sous la coordination et la supervision de la Chefferie supérieure du groupement BABADJOU. De nombreux autres groupes de danse font la fierté de la population :
La forme conique donnée aux toitures à plusieurs pointes des cases de l’entrée et de la salle des actes de la Chefferie Supérieure de 1er degré de Babadjou à KING PLACE constitue une curiosité culturelle pour certains visiteurs dans la Commune de BABADJOU.
La semaine compte 8 jours : Mbei’i, Chwi’i, Lepare, Legheo, Ntchwi, Pombwoh’oh, Ntchohre, Nkap. La Commune de Babadjou compte quatre jours de marché par semaine à savoir Bamedousso (Ndjinso) le Pombwoh’oh et le Chwi’i, Kombou le Ntchwi et Balepo le Mbei’i.
Il existe dans la Commune des jours dits interdits comme le Mbei’I dans tous les villages/quartiers en général excepté dans les quartiers Bamelo, Bamepa’ah, Bamekoué et Bamedjingha et d’autres jours dits interdits dépendant de chaque village/quartier.
Le Mbei’Iet le Ntchohre sont les jours au cours desquels le Chef Supérieur des BABADJOU tient son conseil des notables. Pour ces jours dits interdits, seules les visites et les réunions sont permises au sein de la Commune, les autres activités étant formellement proscrites et particulièrement celles produisant du bruit ainsi que les travaux champêtres.
Auparavant, les notables se rendaient à la Chefferie les jours interdits en respectant une certaine chorégraphie : branches d’herbes de ficus suspendues aux lèvres (pour empêcher aux passants de leur parler) et dont l’observation surtout par les femmes attirait un mauvais sort.
Les jours de Nkap et Ntchwi sont utilisés pour la célébration ou l’annonce de la naissance des jumeaux à la Chefferie. L’annonce peut être immédiate ou se faire plus tard.
La mort d’un notable ou d’un prince est toujours annoncé à la Chefferie avec un coq du village (race locale) tenu nécessairement par le pressenti successeur faute de quoi le coq ne sera pas enterré. En cas de force majeure ou litige, un conseil des sages de la classe du défunt se tient afin d’organiser les obsèques.
Une pierre frottée sur le front d’un corps à la veille de son enterrement représentera désormais le disparu car les BABADJOU ne déterrent pas les crânes et cette pierre sera placée dans la maison un an après la mort.
Une veuve en initiation par une ancienne veuve ne peut saluer de la main un vis-àvis avant les 365 jours qui suivent le décès de son époux. De même, il est interdit de la saluer, lui adresser la parole ou la toucher en portant une charge pendant les rites de veuvage qui durent toute la semaine (ou autant de semaines que le disparu avait des épouses : cas de la polygamie) qui suit le décès du regretté. A la fin de la période de rites, la veuve rendra premièrement une visite à l’ami intime de son défunt mari, puis à son père natal (ou son successeur) en portant chaque fois un panier chargeable. Elle rendra ensuite une visite à l’aîné de la famille chez qui seront regroupés tous les enfants de la concession.
Après cela, elle devra se rendre sur la place du marché où elle sera tenue de vendre au premier client venu sa marchandise quel que soit le prix à elle proposé par ledit client.
Mais avant cette étape du marché, les siens auront d’abord réalisé un billon appelé «Nghon’sah » sur une des parcelles où travaille habituellement la veuve au sein de la concession, et sur ledit billon, tout ce qui est cultivé dans la localité sera semé. Suite à l’étape du marché, la veuve sera libre d’aller partout où elle voudra, à condition de ne pas dormir hors de sa concession avant un an de veuvage.
Un veuf quant à lui ne doit partager sa boisson ou son repas ni saluer de la main avant une semaine suivant le décès de sa conjointe. Dans tous les cas, le veuf ou la veuve ne pourront se remarier qu’après avoir mis à l’ombre (dans la maison) la pierre représentant le (la) disparu(e), c’est-à-dire un an après. Un festin est généralement organisé à cette occasion. Au sortir des rites, l’homme rend respectivement visite à son ami intime puis à son père en portant son sac de veuvage.
En général, la succession se fait de père à fils. A défaut, une fille/femme qui succède à son père assurera juste la gérance (à partir de sa propre concession si elle est déjà mariée), jusqu’au jour où elle devra désigner un de ses propres fils pour pérenniser l’héritage.
La plupart des concessions possèdent des greniers. On y stocke les denrées alimentaires pour les périodes de soudure et pour avoir certaines semences. Les greniers sont généralement constitués par les intérieurs des plafonds des cuisines conséquemment aménagés dans lesquels les agriculteurs sèchent et/ou conservent des denrées.
La population vivant sur le territoire communal a à sa tête le Chef supérieur de 1er degré, autorité traditionnelle suprême. Il est soutenu dans l’ordre décroissant par :
La société est en plus structurée en :